La 31e édition de la phase finale de la Coupe d’Afrique des nations — CAN Total Gabon 2017 — se déroule du 14 janvier au 5 février 2017. Sur les stades gabonais, les Etalons du Burkina auront fort à faire pour se sortir du Groupe A au sein duquel ils jouent leur qualifications pour le second tour, contre le pays organisateur, le Cameroun et la Guinée-Bissau…
Au bord de l’élimination à quelques secondes de la fin de son dernier match face au Botswana, le Burkina Faso a validé sa qualification pour la phase finale de la Coupe africaine des nations (CAN 2017) dans la douleur. Peu convaincant lors de cette dernière journée des éliminatoires, les Etalons cuvée Paulo Duarte entendent tout de même faire une prestation honorable au Gabon.
Si les prestations d’ensemble de notre équipe fanion inquiètent pas mal de sportifs burkinabè aujourd’hui, on se rappelle encore cette belle chevauchée de nos ambassadeurs à la CAN 2013 où ils ont terminé vice-champions d’Afrique. Passé les moments d’euphorie de ce retour triomphal d’Afrique du Sud, et alors qu’on s’attendait à les voir se révéler davantage sur la scène footballistique mondiale, les Etalons n’ont cependant pas réussi à se sublimer depuis.
Les poulains de Paulo Duarte réussiront-ils dès lors à tirer leur épingle du jeu au cours de cette 31e édition de la Coupe d’Afrique des nations? Premier défi, sortir de ce groupe corsé dans lequel ils auront fort à faire face aux Panthères du Gabon sur leurs installations, d’une part, et aux Lions indomptables du Cameroun à la recherche de leur gloire passée. C’est bien connu, la plupart des équipes aiment bien éviter le pays organisateur dans ce genre de compétition. Cependant, affronter le pays organisateur n’est pas synonyme de défaite. Les Etalons n’avaient ainsi pas perdu leur match contre la Guinée équatoriale, pays organisateur de la précédente édition de la compétition.
Il faut toutefois faire à nouveau très attention avec cette équipe gabonaise qui ambitionne légitimement de faire sensation face à son public pour apaiser les cœurs et réconcilier un tant soit peu les populations au lendemain d’une crise postélectorale toujours latente. Certes, le coach des Etalons, Paulo Duarte, connaît bien les joueurs gabonais pour avoir encadré récemment cette équipe, mais cette CAN’2017 est aussi celle du sursaut pour les Panthères, dont l’élan vers une possible finale avait déjà été contrarié lors du rendez-vous continental que le Gabon avait co-organisé avec la Guinée équatoriale en 2012. Le Mali avait alors éliminé le Gabon en quarts de finale.
Les Etalons du Burkina devront également braver les Lions indomptables du Cameroun dans leur quête vers les sommets de cette compétition à laquelle ils sont désormais habitués. Connu pour ses prestigieuses performances passées — vainqueur de l’épreuve en 1984, 1988, 2000 et 2002 —, le football camerounais est quelque peu en difficulté ces dernières années. Dans cette confrontation, les Étalons gagneraient à se remémorer leur dernière rencontre contre le Cameroun, en France: ce fut l’un des meilleurs matchs des coéquipiers du général Bako sur ces trois dernières années.
Quoique considérée comme un petit poucet qui vient pour découvrir la CAN, l’équipe des Lycaons de Guinée-Bissau, qui s’est qualifié de façon enthousiaste, n’est pas moins à prendre au sérieux. L’équipe nationale du Burkina devrait s’appliquer à jouer son football sans complexe ni esprit de supériorité. En effet, on a déjà vu l’enthousiasme de telles équipes, généreuses et solidaires dans l’effort et dans le défi, venir à bout des «qualifiés sur le papier». Pour se qualifier donc sur le rectangle vert, et puisque le ballon est rond pour tout le monde, les Etalons devraient faire appel à leurs qualités premières: humilité, sérieux, abnégation…
Abel Azonhandé
Les Etalons et la CAN La première participation à une compétition internationale du Burkina (ancien Haute-Volta) date de 1968 où l’équipe ne dépasse pas le stade du tour préliminaire. Il faut attendre l’édition de la CAN’1978 pour voir la Haute-Volta atteindre le premier tour. La sélection nationale participe pour la première fois à la Coupe du monde de football en 1978, mais elle est battue au premier tour des phases préliminaires par la Côte d’Ivoire. La plus large défaite de la Haute-Volta fut enregistrée le 30 août 1981, à l’extérieur, contre l’Algérie, sur le score de 7 buts à 0. Toutefois, les Etalons sont chaque fois éliminés au tour préliminaire de la Coupe du monde, et ne se qualifient pour la première fois à la phase finale de la Coupe d’Afrique des nations qu’en 1996 (Afrique en Sud), sous la direction du sélectionneur Idrissa Malo Traoré dit «Saboteur». La CAN 1998, organisée au Burkina Faso, marque la première réussite de l’équipe burkinabè emmenée alors par le sélectionneur Français Philippe Troussier dit «Le sorcier blanc», avec des joueurs comme Alain Nana, Ibrahim Diarra, Kassoum Ouédraogo, Roméo Kambou et Seydou Traoré. Durant cette édition, les Etalons soulevèrent une énorme ferveur populaire en atteignant pour la première fois les demi-finales. Le 6 février 2013, les Etalons écrivent une nouvelle page de leur histoire footballistique en accédant pour la première fois et dans la douleur à la finale de la compétition. 1968 : Tour préliminaire 1970 : Forfait 1972 : Forfait 1974 : Tour préliminaire 1976 : Non inscrit 1978 : Premier tour 1980 : Non inscrit 1982 : Tour préliminaire 1984 : Non inscrit 1986 : Non inscrit 1988 : Non inscrit 1990 : Tour préliminaire 1992 : Tour préliminaire 1994 : Forfait durant les qualifications 1996 : Premier tour 1998 : Quatrième place 2000 : Premier tour 2002 : Premier tour 2004 : Premier tour 2006 : Tour préliminaire 2008 : Tour préliminaire 2010 : Premier tour 2012 : Premier tour 2013 : Vice-champions 2015 : Premier tour |
© Fasozine N°67, Janvier-Février 2017