Les quatorze personnes inculpées dans l’affaire de cybercriminalité portant extorsion de fonds de la banque CBAO ont comparu pour une première fois ce jeudi 8 juin 2017 devant le tribunal correctionnel de Ouagadougou. Ils sont poursuivis pour complicité de falsification de documents informatiques, de complicité d’escroquerie et de recel. Ledit dossier est estampillé ministère public et CBAO Burkina contre Hamidou Zongo et 13 autres. Débuté le 1er juin, le procès n’avait pas pu aborder les débats de fonds. C’est donc ce jeudi 8 juin que le procès a entamé les débats sur le fond. Pour ce premier jour des débats, sept accusés et un témoin ont comparu.
L’histoire remonte courant mars. L’établissement bancaire CBAO (Compagnie bancaire de l'Afrique occidentale, Ndlr) dont le siège est à Dakar au Sénégal, aurait été victime d’une cyber-attaque. Et le préjudice subi serait de 1,8 milliards de F CFA. Au Burkina Faso, plusieurs entrepreneurs et hommes d’affaires seraient mêlés à cette affaire dont Sayouba Zidwemba, dit « Will Telecom » et Christian Alassane Tapsoba allias « Goroko » et 12 autres personnes. Ces présumés complices auraient reçu sur leur compte CBAO des sommes allant de 47 à plus 60 millions de FCFA provenant de transaction « douteuse » selon le parquet.
Pour les avocats de la défense, point de commentaire au stade des débats car selon l’un d’eux, la sérénité est de mise car la charge de la preuve incombe au parquet et au conseil de la banque. « C’est à eux de prouver que nos clients sont complices des ces infractions », a indiqué un autre conseil de la défense.
Les conseils de la banque CBAO, constituée partie civiles, ont indiqué ne pas avoir d’observations majeurs à ce stade des débats. « Nous sommes en train d’instruire le dossier pour nous convaincre de la matérialité de l’existence de ces infractions ou non. Au terme des débats, les uns et les autres seront situés par rapport à la constitution de ces infractions » a indiqué Me Vincent Kaboré, conseil de la Banque.
A la fin de cette première journée de comparution, le tribunal avait décidé de poursuivre les débats le vendredi 9 juin. Cela n’a pas pu se tenir le 9 juin comme prévu pour absence de la sécurité pénitentiaire. Face à ce fait, le président du tribunal a donc décidé de renvoyer la suite des débats pour le jeudi 15 juin 2017. Les sept autres prévenus passeront en principe à la barre ce jour.